Le gribouillage, c’est-à-dire le fait de dessiner machinalement aurait de bénéfices sur la concentration, la créativité et la productivité

Au plus loin que je puisse remonter dans ma mémoire, je me souviens m’être faite réprimander à plusieurs reprises en cours parce que je dessinais . Il me reste d’ailleurs un de ces dessins qui doit dater de ma classe de 1ère je crois.

A force que les professeurs me disent que j’étais trop distraite à m’occuper à dessiner pour pouvoir comprendre les cours et que c’était impoli voire insolent, j’ai fini par ne plus dessiner. Je ne vous cache pas que les faits remontent à très très loin… ce n’est pas que je sois si vielle (non, non, non !) mais bon !

Et puis, il y a quelques mois, en discutant avec ma fille j’ai découvert qu’elle gribouillait aussi. Mais comme c’est une trés bonne élève (bien plus que je ne l’étais), je me suis demandée comment elle pouvait avoir autant de facilités en classe alors qu’elle s’occupait à dessiner. Donc, j’ai un peu fouillé sur Internet… et là, je suis tombée des nues ! J’ai découvert qu’en fait, contrairement à toutes ces croyances qu’on nous impose à l’école et plus tard dans le milieu professionnel, le gribouillage ou le dessin renforce la concentration et permet de mieux enregistrer les discours. Pour des personnes qui sont de nature rêveuse, le gribouillage permet en fait de rester bien ancré dans le moment présent.

Un article du Figaro « Gribouiller pour mieux se concentrer » relate d’ailleurs sur le sujet une étude réalisé à l’université de Plymouth (Angleterre). Voici un résultat synthétique de cette étude : « les volontaires auxquels il a été demandé de griffonner quelque chose tout en écoutant un message téléphonique monocorde, se sont rappelés en moyenne 29% de détails en plus que ceux à qui aucune tâche n’avait été confiée. Les responsables de l’étude ont demandé aux 40 participants d’écouter un message de deux minutes et demie incluant plusieurs noms de lieux et de personnes, la moitié d’entre eux devant en même temps se livrer à quelques gribouillages. Au final, il est apparu que ces derniers avaient mémorisé en moyenne 7,5 noms, contre 5,8 pour les personnes qui étaient restées inactives ».

Sur le blog Huffing ton post, on précise de cette étude, que « si l’on voyait d’un mauvais œil le gribouillage, il améliorerait aussi en fait l’apprentissage, la créativité et les performances ». Pour faire court, il aiderait donc  :

• à mieux se concentrer,
• à devenir plus productif,
• à être davantage dans l’instant présent,
• à trouver un exutoire pour la créativité de tous les jours,
• et à avoir plus d’idées.

J’ai fait le test il y a quelques mois en réunion histoire de vérifier (maintenant que je suis adulte) si vraiment il y avait un phénomène positif à gribouiller.  J’ai commencé à griffonner machinalement sans penser à ce que j’allais dessiner en réunion. Le verdict est sans appel, oui j’ai “capté” plus d’informations de façon plus fluide sans avoir fait l’effort de me concentrer. Je ne dis pas que j’ai tout retenu, mais ma capacité d’écoute était incontestablement plus importante. Une vraie révélation pour moi qui ait été si souvent frustrée de ne pas pouvoir dessiner à l’école.

Alors aujourd’hui, avec prudence pour ne pas froisser les présents à une réunion à laquelle je participe, je recommence à dessiner et je le vis vraiment, mais vraiment, comme un soulagement. Et voilà mes 2 dessins griffonnés depuis.